L’absente de tous bouquets
stage pratique d’eau-forte et de pointe sèche
animé par Anne-Lise Broyer
samedi 12 et dimanche 13 octobre 2024
URDLA propose régulièrement des stages de pratiques qui se déroulent pendant un week-end : centrés autour de l’une des techniques traditionnelles de l’estampe et animés par un plasticien soutenu par un imprimeur. Après la session dédiée à la xylogravure à l’aquarelle, animée par Romain Gabaud, en juin dernier, c’est à la taille-douce, avec Anne-Lise Broyer que nous vous proposons de vous essayer.
« Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets. »
Stéphane Mallarmé — Crise de vers, 1897
À partir d’un ensemble de poèmes où Stéphane Mallarmé déplie en mots le motif floral, chaque stagiaire s’emparera à son tour de cette idée de fleurs en gravant le cuivre, creusant le cuivre comme le poète creusait le vers, inventant une fleur, oubliée, rêvée, symbolique… une fois le motif assumé, chaque fleur sera reprise et retouchée pour glisser vers une composition. L’atelier partira du singulier vers un pluriel. Les gravures s’attireront entre elles dans le désir de les faire dialoguer pour en rejouer la forme, la contre forme. Cette mise en commun de visions simultanées créera des brèches et fera coïncider des circonstances, des occurrences.
Ce qui pourra faire œuvre ici, c’est la rencontre de différents gestes afin qu’en groupe se compose un bouquet de fleurs où il n’en manque précisément pas.
Anne-Lise Broyer
Après une première collaboration en 2015 pour l’exposition Documents 1929-2015, au cours de laquelle deux estampes furent éditées et dorénavant présentées à notre catalogue, URDLA renoue cette année avec Anne-Lise Broyer par l’exploration de la langue et du langage de l’estampe à travers l’édition et l’impression de gravures sur cuivre, imprimées sur des tirages argentiques, pour sa nouvelle exposition La Maladie du Sens. Ce projet a d’ailleurs été lauréat de la Bourse Stampa de l’ADAGP.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et de l’Atelier National de Recherches Typographiques, Anne-Lise Broyer poursuit depuis plus de 20 ans un travail photographique singulier pouvant se résumer comme une expérience de la littérature par le regard en nouant très intimement lecture et surgissement d’une image, écriture et photographie comme en témoignent ses nombreuses éditions partagées avec Pierre Michon, Bernard Noël, Colette Fellous, Yannick Haenel, Jean-Luc Nancy, Suzanne Doppelt, Mathilde Girard, Léa Bismuth, Muriel Pic, Colin Lemoine, Mohammed Bennis…
Elle questionne également les zones de frottements et d’intersection entre la photographie argentique et le dessin à la mine graphite directement sur le tirage afin d’atteindre une zone de trouble dans la perception. En mariant ces deux gestes, en reliant l’oeil à la main, c’est une nouvelle langue qui s’invente. Anne-Lise Broyer crée ainsi des situations visuelles qui renvoie continuellement à l’image photographique et à son histoire technique.
Ses ouvrages sont publiés aux éditions Filigranes, Nonpareilles, Verdier et Loco.
Elle expose régulièrement en France et à l’Étranger.
En 2024, elle a été lauréate du Prix Niepce.
Ce stage pratique est présentée en lien avec La Maladie du Sens, exposition d’Anne-Lise Broyer du 19 au 30 novembre à URDLA, en résonance de la 17e Biennale d’art contemporain de Lyon.
DÉFINITIONS
L’eau-forte, est une technique de gravure en creux indirecte. C’est l’acide qui taille la matrice en cuivre. Cette technique tire son nom du bain dans lequel la matrice est immergée pour être gravée (mélange d’eau et d’acide). La plaque de cuivre est vernie et l’artiste dessine avec un outil pointu (une pointe sèche généralement) en appuyant légèrement. Par cette action mécanique, le vernis est retiré à tous les endroits dessinés par l’artiste. On plonge ensuite la plaque dans un bain d’acide qui va creuser toutes les parties qui ne sont plus protégées.
La pointe sèche, technique de taille directe et nom de l’outil utilisé, permet notamment de retravailler une matrice réalisée à l’eau-forte, d’intensifier des traits, des zones.
URDLA
limité à 10 participants
180 euros / personne
500 euros / formation continue
Comment financer ma formation URDLA ?
matériel fourni par URDLA – prévoir tablier, déjeuner