Liminaire

Documents 1929-2015 inaugure l’invitation à des commissaires extérieurs d’élaborer une exposition pour l’URDLA. Au début de l’été 2014 la proposition fut faite à Léa Bismuth qui avait déjà marqué tout son intérêt et son soutien à notre travail. Les affinités (s)électives & le plaisir du travail en commun précipitèrent la demande : quid d’une exposition à l’URDLA ?

Ce projet, enraciné dans la revue de Georges Bataille, Georges-Henri Rivière et Carl Einstein, accompagnait Léa Bismuth de longue date. Tout juste évoqué, la pertinence de sa place à l’URDLA s’imposait d’évidence soulevant la nécessité de demander aux plasticiens choisis, non seulement de réagir à un article de la revue, mais plus précisément de tenter de réagir par l’imprimé.

Ainsi ce que vous découvrirez sous les formes de l’exposition s’est constitué en amont sur le partage de la direction artistique de l’URDLA afin que certains des plasticiens choisis puissent travailler dans nos ateliers à la réalisation d’estampes. Grâce à l’énergie qui s’est réunie autour du projet de Léa Bismuth la quasi totalité des pièces présentées sont produites pour l’occasion. Un groupe s’est mis au travail, non pas tous ensembles comme de bons petits soldats, mais parce que l’ensemble tient sur chaque singularité.

Cette exposition qui s’ouvre poursuit le tissage du fil surréaliste de la saison que nous achevons. Dans quelques jours nous fermerons La langue du chat où Daniel Nadaud & Jean-Claude Silbermann s’en remettaient au jeu surréaliste de la réponse à une question cachée. C’est d’une tout autre entrée qu’il s’agit dans Documents et pourtant la visée demeure la même de faire glisser la réalité (image) sur le réel, soutenus par la foi que dans l’instant de cet écart, dans le lieu de ce décalage nous puissions attraper quelques bouts de réel.

Cyrille Noirjean 10 juillet 2015