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« Le Rebond du photon » de Patrice Vermeille : transferts & métamorphoses

« Aussi loin que remonte mon souvenir, j’ai toujours confronté le geste et ses taches d’une part, et la géométrie d’autre part. Plus grand est l’écart entre les deux, plus grand est mon espace de liberté. »

C’est à plus de trente ans que Patrice Vermeille, né à Nancy en 1937, devient peintre, après des études de graphisme publicitaire. Peintures, dessins et gravures composent une œuvre rythmée par une pratique de l’estampe qui, loin d’être occasionnelle ou anecdotique, constitue un corpus remarquable. URDLA a édité depuis 1987 vingt de ses multiples : lithographies, eaux-fortes, pointes sèches, xylogravures, ainsi que le livre de peintre en leporello Le poème mis à nu par son poète, même… dont le texte de José Pierre est accompagné de lithographies.

Les quatre gravures les plus récentes de Patrice Vermeille éditées par URDLA sont présentées actuellement dans Para=èle. Trois d’entre elles, nommées Le Rebond du photon, ont pour singularité de venir compléter un ensemble de peintures portant le même titre. Un même motif est décliné en trois temps : d’abord l’élément graphique, puis l’énergie qui vient de la couleur, incompatible avec la prééminence du geste calligraphique. Ainsi vise-t-il une tentative d’homogénéisation de la matière et de la couleur par la gravure. « Une œuvre qui aurait été chimiquement décomposée » devient triptyque.

J’ai gardé cet émerveillement du transfert.
Exceptionnellement dans sa pratique, la gravure ici dérive de la peinture, telle une estampe d’interprétation, qui serait « non pas une reproduction mais une conséquence. Habituellement, le modèle de ce qui serait mes estampes d’interprétation est inexistant, il est absorbé par l’estampe. Dans Le Rebond du photon, plutôt par jeu, j’ai voulu contredire l’impossibilité que tout advienne sur une surface unique, en déployant des triptyques. »

La symétrie stricte n’a d’intérêt que décoratif.
Lorsque l’on questionne Patrice Vermeille au sujet du portrait, il répond « antiportrait. » Dans ce qui pourrait paraître d’impossibles faces-à-faces ou rencontres, se travaillent plutôt les principes du reflet et du miroir. Patrice Vermeille évoque alors ce thème à l’œuvre dans la musique d’Olivier Messiaen ou encore dans le cinéma de Jean Cocteau et sa fascination pour « la fausse symétrie », l’idée d’un reflet qui serait toujours déformé.

L’énergie est contagieuse entre l’humain, le vivant et le non-vivant.
Patrice Vermeille est sensible aux géométries qui échappent à l’échelle humaine, à l’appréhension de leur complexité. Le photon, particule parmi d’autres, expression de l’existence de l’univers, en amont et en aval de la temporalité humaine. La mixité définit son obsession de travail, confronter l’humain et le non-humain, l’infiniment petit et l’infiniment grand, tentative de synthèse dans un mouvement d’hybridation.

Modifier comme de la terre glaise une image à la géométrie très complexe.
À la fin des années 80 puis durant les années 90, Patrice Vermeille assiste avec enthousiasme à la naissance des logiciels de dessin vectoriel et à l’usage qui y est fait et rendu possible de la courbe de Bézier. « En matière de dessin, cet objet vectoriel est l’apport le plus original de l’informatique. Il est constitué de points d’ancrage reliés par une ligne. Cette ligne est définie par la valeur des tangentes appliquées aux points d’ancrage. L’objet vectoriel est éditable, cela signifie qu’il conserve son indépendance, comme un pion sur un échiquier. Sa position, sa disposition (devant, derrière), ses attributs visuels (fond, contour, couleur, texture) peuvent être remaniés, isolément ou collectivement ». Cette courbe a été développée notamment pour concevoir des pièces de carrosserie automobile. Nombreuses sont ses applications dans la synthèse d’images et le dessin des polices de caractères. Patrice Vermeille s’en empare, en fera un outil parmi d’autres, mais fréquemment utilisé. Ainsi, bien souvent, entre le geste manuel inaugural du croquis et celui du peintre ou du graveur, s’intercale une étape informatique, équivalente au travail dans un carnet d’esquisses. Il rapproche le processus de l’estampe de celui de cet objet mathématique et géométrique, les deux lui permettant, avec fascination, transfert, empreinte et métamorphose, dans une analogie avec l’objet initial, comme une possibilité infinie de moduler le motif à l’aide de différents prismes.

Patrice Vermeille avoue aimer les reproductions imprimées, ce qu’il juge être un vice. Et lorsque l’on évoque une lecture à la fois primitive et futuriste de son œuvre, il sourit : « je me fabrique mes propres ancêtres, non euclidiens, et je suis bien avec eux. »

Patrice Vermeille
Blandine Devers

Texte issu d’un entretien avec Patrice Vermeille, printemps 2021

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