Pourquoi et comment encadrer une lithographie ?
Un cadre se compose d’un carton de fond, d’une vitre de protection et d’un assemblage de baguettes qui compose le contour. L’encadrement a une double fonction. D’une part, il permet de protéger l’œuvre des poussières, des dégradations liées au temps, de l’humidité, de la luminosité… D’autre part, il met en valeur l’estampe.
Pour un encadrement de qualité, l’on conseille de se rendre chez un encadreur professionnel dont le savoir-faire garantira un ouvrage réussi et un accompagnement expérimenté quant aux choix esthétiques et techniques (type de verre, cadre ou caisse américaine, rehausse, …).
Cependant, suivant le budget dont on dispose, l’on pourra également faire encadrer sa lithographie dans des magasins de beaux-arts possédant un rayon encadrement, voire pour les formats standards, acquérir un cadre en série. Pour conserver au mieux une lithographie, il est prudent de l’encadrer ou de la faire encadrer afin de la protéger et de protéger le papier, outre le plaisir de pouvoir ainsi l’exposer en ses murs.
L’encadrement répondra à des critères de goût mais dépendra également du format de l’image qui aura une incidence sur la taille et l’épaisseur des baguettes du cadre. URDLA conseille pour un encadrement définitif de ne pas mettre l’image en contact direct avec le verre de la vitre.
Il existe une diversité de moulures, de types de baguettes, de tailles de couleurs, de prix. Des choix sont d’ordre esthétique : simple ou sophistiqué. D’autres répondent à des critères techniques : du format de l’image dépendra par exemple la taille des baguettes.
Petite histoire de l’encadrement
Outre ses dimensions protectrices et de mise en valeur, le cadre remplit une fonction symbolique signifiant le seuil entre le monde extérieur et l’œuvre.
Dès la Préhistoire, des traits formant un carré sont tracés autour des motifs, que ce soit en les gravant dans la pierre ou en les peignant sur les murs, autour des fresques.
On peut situer l’apparition des cadres tels qu’on les conçoit à l’Antiquité. Les portraits du Fayoum en Égypte, planchettes de bois fixées sur le visage du mort qu’elles représentent, sont entourés de baguettes en bois.
Au II e siècle, à l’aide de bandes de papier ou de soie, les Chinois encadrent leurs peintures.
Du IV e siècle au milieu du XV e siècle, de nombreux bas-reliefs et fresques, en France, sont entourés de bordures. Au XII e siècle, les peintures, mais aussi les retables des églises, font l’objet d’encadrements en bois, peints ou sculptés, mais relevant encore d’une certaine sobriété. Il s’agit souvent de polyptiques, panneaux reliés et comprenant des volets que l’on replie sur la partie centrale.
C’est à la Renaissance que fleurissent les fioritures, transformant le cadre en œuvre véritable. On voit apparaître des monuments de sculpture et d’orfèvrerie. Souvent le cadre est doré ; la couleur apparaît. Des artistes le prennent en charge eux-mêmes. Le goût pour le Tondo, cadre rond, est initié par Botticelli.
Avec la pratique du chevalet, la peinture s’affranchit de l’architecture et les bordures prennent la forme définitive de baguettes simples.
Le cadre coloré, pensé par l’artiste et parfois dans une harmonie complémentaire de celle de la peinture, est issu de la révolution impressionniste.
Chaque époque, chaque style, marquera de son sceau l’histoire du cadre.
Encadrer une lithographie soi-même
Si l’on achète un cadre standard, il conviendra de s’assurer que les matériaux employés sont neutres. L’on ouvre le cadre afin d’y positionner l’estampe, en veillant à ne pas emprisonner de poussières. Il importe, une fois le cadre refermé, de rendre le tout étanche en collant du ruban adhésif, type cache-peinture, derrière afin que, dans la durée, rien ne pénètre à l’intérieur.
Les différents types d’encadrement de lithographie
– encadrement pleine page : le cadre correspond aux mesures de l’œuvre, épouse ses contours.
– cadre baguette
– avec ou sans passe-partout
– l’entre deux verres : le fond de ce type de cadrage est un verre. L’image se trouve donc insérée entre deux couches de verre, type de cadre que l’on pourra choisir pour son effet de flottement.
– caisse américaine : on laisse un ou deux centimètres entre le bord du cadre et l’œuvre. Cette technique produit un effet flottant ; elle est d’ailleurs appelée « floaster frame » aux États-Unis où elle a été inventée au début du XX e siècle.
Les différents types de verre
En général, le verre a une épaisseur de deux ou trois millimètres, suivant la taille de la lithographie. Le cadre doit supporter le poids du verre. Il existe trois qualités de verre :
– normal
– anti-reflet : ce verre est en partie dépoli et peut interférer dans le rendu des couleurs. L’on privilégiera un verre optique invisible qui bloque les reflets et protège des rayons lumineux mais reste transparent.
– anti-UV : le nec plus ultra en terme de protection.
Quelle couleur de baguette choisir pour encadrer une lithographie ?
Bois, métal, colorée… L’on peut décider la reprise d’une des couleurs de la lithographie. On peut opter pour un cadre couleur bois, parti pris d’URDLA pour un grand nombre de pièces de son catalogue. Une certaine neutralité de ce type d’encadrement permet éventuellement d’utiliser un même cadre pour différentes œuvres. L’on pourra aussi choisir une baguette noire, qui fonctionnera avec un grand ensemble d’images.
Passe-partout
Si l’on décide de mettre un passe-partout, on pourra le choisir simple, un blanc se rapprochant du ton du papier, ou jouer avec le passe-partout pour la mise en valeur de l’œuvre choisie. Ainsi, il existe des passe-partout à liseré coloré intérieur reprenant une couleur de la lithographie. L’on peut choisir également un double montage réunissant un passe-partout intérieur et un passe-partout extérieur.
Les encadrements de lithographie à URDLA
À URDLA, il vous sera possible la plupart du temps de choisir d’acheter l’estampe encadrée ou non. Dans le premier cas, soit le cadre est immédiatement disponible soit URDLA, après vous avoir conseillé, gère la demande d’encadrement dans un délai d’une semaine environ. Enfin, URDLA peut vous orienter vers des professionnels de qualité afin de faire réaliser vos cadres sur mesure.
Dans le catalogue d’URDLA figurent des œuvres dont le cadre fait partie intégrante de l’œuvre. Ainsi des quatre lithographies d’Emmanuelle Castellan éditées en 2017. Outre l’impression de l’image, elles ont fait l’objet d’un pliage et par voie de conséquence d’un encadrement spécifique.
L’on peut mentionner Solitaires d’Olivier Nottellet, éditée en 2014. Pas de cadre mais une œuvre qui relève de l’installation comprenant lithographie, tablette et plexiglas.