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Sakkarah

Jacqueline Salmon
ref. 9856
  • Technique : Héliogravure au grain
  • Dimensions : 65 x 50 cm
  • Tirages : 30 exemplaires, numérotés et signés
  • Année : 1998
  • Documents : Facture et certificat d’authenticité

valeur : 500.– €

Expédition dans la semaine

cadre non fourni

Jacqueline Salmon

L’œuvre photographique de Jacqueline Salmon est une œuvre en cours et au long cours : la quête obstinée d’une image juste, qui se tiendrait quelque part entre disparition et apparition. Ajoutez à cela l’alliance rare de la pensée et du sensible et vous obtenez le grand art de la trace, essentielle et fragile.

C’est le « destin des lieux » qui d’abord et avant tout intéresse la photographe ou, si l’on préfère, leur infra-mémoire : les fantômes de l’histoire qui affleurent dans la série Égypte-Sakkarah (1997), véritable modèle de travail architectural ; les vies oubliées qui hantent en silence les appartements du 8 rue Juiverie (1983) ; le lieu monacal qui se mue en espace carcéral dans les images du cloître de Clairvaux (1993-1996) ; Les Miroirs de Venise (2009), à travers lesquels on aperçoit les vestiges secrets d’une ville aux mille reflets. On comprend mieux le princeps coup de foudre qu’eut l’artiste pour un échafaudage posé sur la cathédrale Saint-Jean à Lyon, au début des années 80. La photographie y fut tout de suite entrevue comme un acte de reconstruction et/ou de réparation minutieux. 

Mais Jacqueline Salmon n’est pas seulement une artiste qui tire des photographies « au cordeau », elle est aussi et dans le même temps une photographe engagée, au sens fort du terme. Ses photographies ne nous font pas rêver (ce serait presque un aveu de faiblesse), elles ne nous font pas non plus détourner les yeux (signe de trop de puissance). Non. Elles nous demandent simplement de penser avec notre regard, c’est-à-dire avec notre responsabilité d’homme qui ne peut plus se passer d’images. Ainsi des vues pudiques du hangar de Sangatte (2000-2001). Ainsi des « visions » sociales et politiques que décline avec un certain désenchantement la série Quelles sont nos erreurs ? (1996-1998). Justesse et justice de la photographie…

Cette pensée de, ou par la photographie, s’énonce magistralement dans les diptyques que forme Entre centre et absence (1992-1999), une suite de face-à-face où se rencontrent noms propres et lieux communs. Comme ce philosophe théoricien de la déconstruction qui semble se perdre et se retrouver dans un paysage de traces sinueuses (saline de Giraud). Ou encore cet homme de théâtre qui se « réfléchit » dans le décor d’une brasserie désaffectée, dans le Berlin d’après l’Histoire. La photographe a su inventer un entre-deux dans lequel résonnent à la fois le poids des mots et le choc des images : un peu comme si elle avait réussi à saisir la beauté résiduelle d’un concept.

L’une des dernières séries de Jacqueline Salmon marque peut-être une inflexion dans son travail, disons plutôt un léger déport de l’espace vers le temps. Si Les Cartes des vents (2009) joue encore sur l’idée de trace, elle frôle l’abstraction. L’idée d’une écriture se fait désormais jour, qui donne à l’ensemble une allure de parchemin céleste. Mais ce n’est évidemment en rien, pour l’artiste, s’éloigner de son projet initial que de se laisser aller à un nouvel imaginaire de la trace. Car devant la racine d’un légume comme devant les cryptoportiques d’Arles, ou dans le fond du lac vide de Vassivière, Jacqueline Salmon n’a jamais eu d’autre désir que de photographier ce qui est à l’œuvre – ce qui fait sens – à la surface de la réalité et que l’on ne sait pas, ou plus, regarder. C’est là la marque des grands photographes : apprendre à réhabiter, réhabiliter, le visible. 

R-Y. Roche

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