Estampes, peintures, stéréogrammes, Patrice Vermeille

Patrice Vermeille, artiste-explorateur, est en constante recherche, en mouvement incessant ; il « a choisi de se situer, lui et sa peinture, dit José Pierre dans son Introduction à la peinture, en un point d’où les diverses conquêtes de la peinture moderne depuis le néo-classicisme jusqu’au suprématisme cesseraient d’être considérées comme antagonistes.

Aussi se joue-t-il volontiers du contraste entre formes géométriques et formes organiques, entre le modelé tridiensionnel et la bidimensionnalité de l’abstraction géométrique, etc., tirant de cette situation paradoxale le ressort d’une œuvre aussi rigoureuse que séduisante. »

Il réalise aujourd’hui des anaglyphes, images informatiques qui donnent l’illusion de la tridimensionnalité.

Né à Nancy en 1937, il vit et travaille à Montpellier, où il fut professeur d’informatique et de gravure à l’École des Beaux-Arts. Dès l’origine la gravure refusa de se limiter à la reproductibilité, les artistes
Dürer, Cranach, Urs Graf s’emparèrent de ces nouveaux procédés. Patrice Vermeille, grâce à sa fine maîtrise des techniques ancestrales, libère le dessin vectoriel, les images stéréoscopiques et les réseaux lenticulaires de la geôle technique, pour les user dans la langue de l’art. Entrelacements, alignements, la logique du travail évolue vers l’aléatoire. Publiées entre autres chez Fata Morgana, ses productions les plus radicales laissent entrevoir en différents degrés de perception, la démarche d’un artiste échappant à toute comparaison.

L’installation de l’URDLA, rue Francis-de-Pressensé, inaugurée par Charles Hernu en 1988 présentait au public le récolement de l’oeuvre gravé de Patrice Vermeille. Aujourd’hui, il s’agit de repérer les points de passage de la gravure, parangon de toute l’imprimerie, au dessin vectoriel et à l’image lenticulaire.
Peintures, gravures, dessins, images anaglyphes et réseaux lenticulaires : l’exposition entend démontrer l’absence de solution de continuité de la création à la technique et des techniques archaïques à une pratique dénuée de tout désir progressiste.