Nous reste l’anecdote, maintes fois racontée par Max : Mario et Marisa arrivent un matin dans le petit atelier du boulevard Stalingrad. Le visage chafouin, l’Italien visite l’atelier, regarde les presses, s’intéresse aux pierres tout en plongeant sa main dans un sac en papier d’où il tire des pêches juteuses qu’il croque. Il disparaît dans le parc de la Tête-d’Or voisin, abandonnant Max et l’équipe d’imprimeurs interloqués.
Quelques heures plus tard, il réapparaît, son sac rempli d’écorces d’arbres ramassées dans sa promenade, qu’il trempe dans l’encre à dessiner avant de les tamponner sur deux pierres. Il saisit la craie litho, dessine sur l’une un arbre anthropomorphe, sur la seconde apparaissent des cônes évoquant le panier d’osier de la Tate Galerie. La suite de Fibonnacci s’écrit jusqu’au 55 sur l’une, jusqu’au 233 sur l’autre.
Dans ce qui prend la structure du Witz, l’URDLA se trouve éditrice de deux lithographies grand aigle qui ont rejoint de prestigieuses collections publiques et privées, notamment lors de Art Basel 86.
Cyrille Noirjean