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Mata Hari bleue

Myriam Mechita
ref. 1343
  • Technique : Linogravure
  • Dimensions : 91 x 63 cm
  • Tirages : 20 exemplaires, numérotés et signés
  • Papier : vélin de Rives
  • Année : 2013
  • Documents : Facture et certificat d’authenticité

400.– €
valeur : 500 €

Expédition dans la semaine

cadre non fourni

Myriam Mechita

Le défi était posé : inscrire l’œuvre de Myriam Mechita à l’URDLA, dans cette « utopie raisonnée » si particulière qui prend au sérieux le défi d’un lieu non-lieu, et qui, de se fonder de ce trait radical de sa limite intérieure posée, ne peut se déployer que selon l’ordre de « résons » aux confins des perceptions.

Perceptions plurielles, donc. Et tout l’art de Myriam Mechita est d’abord dans le déploiement de ces espaces perceptifs : visuel, tri autant que bi-dimensionnel et, à travers le prisme de cette lecture, aussi bien auditif que mental.

C’est dire qu’il s’adresse à nous sous un mode inédit non dépourvu de violence : il nous intime, par ces défis qu’il nous adresse, de nous déplacer, de nous engager dans des traversées multiples, qui sont autant d’échos diffractés de ce quelque chose qui nous a traversés. 

En finir avec la finalité. Au bénéfice des affinités ??  Oui, du moins celle, ici, par laquelle,  discrète, s’annoncent des rencontres qui refusent de rester inédites.

De Myriam, pas sans Virginia

Rencontre, d’abord, dans des lectures de Virginia, jadis répercutées de Jacques à Myriam. Lecture par elle de William Cowper, de sa mélancolie et de ses lettres, plus importantes au fond que sa poésie. Lecture qui en interroge une autre, celle, toujours par Virginia, de l’objet-arbre, et de la forêt qu’il dissimule. Toutes résonnaient avec bien d’autres. C’est qu’elle a passé le meilleur de sa vie à chercher la juste distance avec les moments les plus marquants de son existence terrestre, moments lumineux ou dérisoires s’insérant comme des interstices, des « jours » de son quotidien.

Tout se passait comme s’il s’agissait d’un impossible. D’où le statut particulier de nombre de pages qu’elle laissa tomber hors de texte, paraissant leur reprocher de n’être « pas ça ». 

Et Myriam nous en propose une précieuse ponctuation, au fil des pages. Il serait trop tentant d’en dégager quelques thèmes, comme l’oiseau ou la main. Soyons plutôt attentifs aux variations du discours qu’esquisse Myriam. C’est ainsi, par exemple, que l’oiseau qui ouvre la série est posé sur la pièce anguleuse de la Mélancolie de Dürer, dont un pan noir sera transféré, quelques images plus loin, sur l’oiseau lui-même, aussi bien que sur le loup patronyme. Plus loin, cet oiseau est perché sur un poing serré dont semblent s’échapper les seules plumes d’un de se congénères, oiseau noir transpercé d’un unique doigt blanc, avant, dans la dernière image, son apothéose d’oiseau de feu.  

Un autre discours est tenu par la série des mains : mains qui se sont trouvées (pp. 26-27) mais sont biffées, avant de s’entendre sur fond de ciel étoilé (p. 30).

Quant à la chevelure, dans une double page souveraine, elle est présentée dans une très curieuse et ambiguë figure : en vue arrière, mais dans l’instant équivoque où l’on ne sait si ce chignon ( ?) se fait ou se défait. En ce sens, cette dé-tresse serait emblématique, telle, chez Joyce, la chevelure d’Anna Livia Plurabelle, de l’écriture même : celle de Virginia Woolf, énigmatique, née, quelque part, de la rencontre irréfragable, de la main de l’artiste  avec quelques lettres « en un certain ordre assemblées ». Mais emblématique surtout de cette rencontre de deux artistes au plus fin maniement de leurs jouissances respectives.

À leurs lecteurs de s’assurer qu’ils en peuvent supporter l’expérience.

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