Est l’invitation à une balade dans les paysages révélés par la subjectivité de chacun ; une invitation à cheminer entre texte et image, entre la lettre et le trait. Des collégiens ont fabriqué de toute pièce un livre d’artiste,dans la tradition du livre illustré, rédigeant collectivement des contes, les accompagnant de linogravures et façonnant les exemplaires des ouvrages. Pour d’autres, l’assemblage poétique a servi de matrice à la création plastique: tailler le verbe pour que surgisse l’image. Des lycéens, devenus jury littéraire le temps d’une année scolaire, ont passé par le prisme de la gravure cette aventure de lecteurs. D’autres encore ont mis en mots la ville puis l’ont interprétée graphiquement. Certains ont découvert les dimensions sensibles de l’architecture. Il y eut des carnets de bord, plusieurs rendez-vous, des bousculements.

Comment porter un regard sur son environnement quotidien ? Est-il possible qu’il ait des dimensions esthétiques? Faire l’expérience de prendre la parole, dire je, c’est-à-dire assumer sa place au monde depuis le lieu sans appui de la création, est plus vertigineux que l’abandon désubjectivant dans les réseaux sociaux.

Paysages utopiques, paysages rêvés, paysages-fictions, paysages manifestes. Réinterprétation des traces du passé, du Lyon antique, création d’archéologies du futur. Collecter et empreinter la cartographie de son territoire, fut-il intérieur. Porter le regard, en assumer son expression. Faire des choix, composer, accepter les résistances imposées par le médium, en jouer, encrer, imprimer. Se laisser surprendre, décaler, révéler par la déambulation entre les textes, les photographies et les dessins préparatoires, les matrices et les tirages. Cheminement qui se révèlent dans l’après-coup enseignant.

Franck Belpois, Blandine Devers & Cyrille Noirjean