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Multipartitas 1998-2008,
Rémy Jacquier

Chaque nouvelle exposition proposée par l’URDLA concourt du mieux possible à un autoportrait arcimboldesque de son infrutescence. Curieux et perplexes des trente prochaines années de l’aventure, nous n’oublions pas les trois décennies passées à l’investigation in vivo des hypothèses de survie de l’art et à l’expérimentation domestique d’une machinerie conceptuelle en plein tangage.

Bon gré, mal gré, l’URDLA aura non seulement contribué au transit des générations (de Jean Messagier né en 1920 à Ralf Keller né en 1982) mais aura godillé souplement dans les tourbillons des politiques culturelles intermittentes. Voilà un domaine où la propension au scepticisme efface de plus en plus l’appétence aux pulsations de l’histoire. En fait, théorisant notre intime dissonance, nous en jouissons à raison du plaisir donné !

En 1998, pour ponctuer ses vingt ans, l’URDLA avait concentré tous les moyens de cette année-là à la réunion, l’édition, la diffusion de vingt jeunes artistes, tous dans les années vingt de leur âge : vingt graveurs nés après 1968. Rémy Jacquier, néophyte, faisait partie de cette promotion ; l’âge a épanoui les bons, comme le vin. Quelques autres se sont évaporés. En tout cas c’est un privilège de révéler une œuvre à l’état natif et plus encore de contribuer un tant soit peu à son essor. Une trentaine d’estampes conçues au cours de la dernière décennie, ainsi s’incarne l’implication réciproque de Rémy Jacquier et de l’URDLA, son éditeur. On va voir comment ce travail éloquent s’interroge sur sa propre nature dans le chaos de notre modernité après les grands ironistes Duchamp, Joyce ou John Cage.

Observatoire actif des relations entre une société en mutation et les artistes aux liens fluctuants selon les aléas sociopoli- tiques, l’URDLA ne mésestime pas sa contribution à travers le choix des invités et l’assistance à leurs créations, illustration de la figure hégélienne de l’art comme révélation d’une figure de l’esprit !

Par exemple, en l’occurrence, Rémy Jacquier. À force de collecter des brimborions, des babioles, des broutilles, notre ami accède à un niveau de dérision où les conditions néces-

saires et suffisantes actuellement de la production de l’art se trouvent réunies. Pour peu qu’on soit impressionné par la vertigineuse déliquescence de tout ce qui cimentait la commu- nauté, on reconnaîtra chez Jacquier une approche carica- turale mais digne de ce naufrage ; alors que tous les pouvoirs politiques sont mobilisés par leurs détenteurs pour abaisser quelque volonté de rendre la vie sociale plus vivable, comment l’artiste, au sein de cette jungle d’égoïsme aurait-il d’autre voie que l’exposition de son doute radical ? Puisque la globalité des pouvoirs est passée sous l’empire de l’argent, y compris le politique et l’esthétique il ne reste à l’artiste (comme à l’URDLA), après avoir lutté toute la nuit, pauvre petite chèvre, qu’à admettre son impuissance.

Cherchant une position supportable pour produire de l’art malgré tout, Rémy Jacquier, en pleine lucidité, s’applique sérieusement à saper la moindre velléité de sérieux : il s’attache, avec l’énergie du désespoir, à enregistrer les métamorphoses du vide. L’espace de son intervention graphique n’est plus celui de la représentation – il n’y a plus rien à représenter – mais celui où le corps se projette en riant comme on saute dans le vide.

L’apostrophe amicale et cruelle de notre premier esthète post-moderne, Charles Baudelaire, à Manet – « vous n’êtes que le premier dans la décrépitude de votre art » – marquait déjà il y a un siècle et demi les bornes du champ de manœuvres.

Pourquoi et comment être artiste après le crépuscule de l’art ? Musique de sourd dans le flux continu d’une aveuglante blancheur ? À partir de ces réflexions, Multipartitas invite au jeu dans une complicité poétique sans images : un geste, pourrait dire Lautréamont, « beau comme le mémoire sur la courbe que fait un chien en courant après son maître ».

Max Schoendorff

01/03/2008 > 26/05/2008

URDLA

Rémy Jacquier

Samedi 01 mars 20008 de 14h30 à 18h30

DOSSIER DE PRESSE
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