Guillaume Constantin a initié en 2014 Géographies sentimentales, une série de répliques de cartes du XVIIe siècle, dont la « Carte de Tendre », initiée par les Précieuses, serait la représentante la plus identifiée du genre.
Pour chacune de ces cartographies, grâce à différents outils numériques de découpe et de gravure, l’artiste privilégie le verbe plutôt que l’image. De ces jeux typographiques et topographiques, Sally Bonn en déduit certains préceptes : « la geste de Guillaume Constantin est de propager des indices. Dans le constant double-je qui est le sien, il nous sème en chemin dans les strates historiques. Procédant par rencontres, de papiers vieillis récupérés et de typographie vectorisée, ou bien de spectres, par coïncidences et analogies, il court-circuite le romantisme de l’appel aux formes et objets anciens en faisant de ces cartes de tendre des objets contemporains. Si le laser brûle et creuse le papier pour former les lettres, c’est pour faire apparaître ce qu’il y a derrière : le mur de notre présent. Guillaume Constantin circule dans l’art et les époques, reproduit des gestes passés pour ramener au présent les fantômes cachés qui se tiennent entre les lettres, à l’endroit de la brûlure. Ou dans la texture virginale du papier. Notre regard les suit, les cherche et parcourt ces territoires du sensible, forme latente du devenir que sont les mots ». (Extrait du texte de l’exposition Fallimagini & géographies sentimentales, Guillaume Constantin, avec Mireille Blanc & Thomas Hauser, Galerie Bertrand Grimont, jusqu’au 15 juin 2019)
VAV
Mercredi 26 juin 2019 de 18h30 à 20h