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Fragment(s) d’un télescope spatial,
Laura Ben Haïba

RDV à la DLA-CNES
Le 4 mars 2020
À 15 heures
Au 52 rue Jacques Hillairet
Dans le XXIIe arrondissement de Paris

Je suis attendue à Dausmenil, dans un grand bâtiment partagé et surveillé, aux étages 4 et 5 de la Direction des Lanceurs du Centre National d’Études Spatiales, dont je comprends bien une fois arrivée que l’accès est hautement restreint. J’ai rendez-vous avec Christophe Bonnal, qui descend à l’accueil après avoir été appelé pour mon escorte. Nous nous rencontrons pour la première fois à propos de mon projet Archéospatial et sur les débris spatiaux, un de ses sujets d’expertise mondiale.

Après les contrôles et sas de sécurité, nous traversons ensemble les couloirs couverts de cette épaisse moquette grise, qui étouffe le bruit de tous les pas. Au passage, il me fait remarquer avec un air amusé les différences d’aménagement d’un bureau à l’autre selon la spécialité de l’occupant ; ceux de la Technique étant ses préférés, car toujours recouverts de pièces mécaniques et électroniques. Puis nous arrivons au sien, décoré de souvenirs, photographies et bibelots, issus de sa carrière.

De nouveau, nous arpenterons ces couloirs pour chercher les vitrines de présentation, de démonstration pédagogique ou d’illustration des projets. Apprentissage du fonctionnement des moteurs éclatés, chirurgicalement découpés, scrupuleusement nettoyés et colorés avec goût. Cours d’ingénierie avec le destructeur à poudre, la carotte de béton d’une plateforme de lancement et les billes de « peen forming » des tôles. Recherche formelle dans l’esthétique des structures, protection thermique ou feutre isolant-régénérant, et surtout composite carbone-résine effiloché ; à ne pas toucher, les fibres étant assez dangereuses et fines au point de pouvoir pénétrer dans la peau.

De retour à son bureau, concentré sur l’objectif de notre entrevue, « le loup blanc », comme il me dit qu’on le nomme dans le milieu, réfléchit à tous les objets qu’il garde précieusement dans ses tiroirs et placards et qu’il pourrait me présenter. C’est une collection temporaire qui est un des avantages du poste, mais interdiction formelle de les posséder au delà et en dehors de ces fonctions dans l’institution. Échantillons de matières avec toute sortes de propriétés techniques, morceaux d’aérogel, brique en céramique, … malheureusement le test avec la bille sur l’hyper-vélocité est manquant, mais il se rappelle fièrement de l’un d’eux. Le plus beau, me dit-il, celui-là, vous ne l’avez pas vu.

– Vous le prenez par la tranche, comme ça, ok ?
– Je ne sais pas exactement ce que c’est, mais je reconnais que c’est un panneau solaire.
– Ça, c’est un morceau du panneau solaire du télescope Hubble qui a passé 6 six ans dans l’espace et qui était constellé de petits débris. Il avait perdu 20% de son efficacité globale à force d’avoir été moucheté.
– …

Trou noir.

Le petit morceau, fissuré, troué et criblé, aux revêtements écaillés, me paraît si mince et fragile dans le creux de ma main, alors qu’il provient d’un objet si robuste et grand… Ce bout de panneau solaire a rempli sa mission dans l’Espace, prédestiné à une courte durée de vie exposée au rayonnement galactique, aux micro-météorites et aux débris spatiaux. Hubble, du nom de l’astronome, a une masse d’environ 11 tonnes, mesure 13,2 mètres de long, a un diamètre maximum de 2,4 mètres. Une portion de 4 rectangles de l’un de ses 2 panneaux solaires a été ponctionné, l’ensemble ayant été divisé et partagé entre des personnalités comme Christophe, se pensant extrêmement chanceux d’en avoir récupéré un.

HST, Hubble Space Telescope, ou du moins la relique de ce corps artificiel, est une loupe gravitationnelle sur nos propres activités. Un fil d’Ariane me relie aux observations de cet appareil vers l’espace lointain dans les reflets de son miroir de grande taille. En profondeur, je ressens ce que nous avons en commun dans notre matière-même, Humain, panneau solaire et Univers. Tout cela provoque un amas de sensations qui me rend nébuleuse.

Avoir Hubble et être dans sa Bubble.

Cet objet, comme les autre débris spatiaux retombés sur Terre, sont spéciaux. Ils n’ont plus de valeur estimable du fait de leur rareté et ont parcourus un nombre de kilomètres considérable qui force l’admiration des spécialistes. « Ils ont fait le voyage » comme ils disent, c’est à dire l’aller-retour. Ils sont « chargés » comme des outils de rituels portant la patine de leur usage, et deviennent des objets de fascination que l’on voudrait garder, porter, conserver au delà de la raison ; satellisé autour d’eux.

2 avril 2020

La Courte Échelle
Bulletin URDLA par gros temps

Laura Ben Haïba

La Courte Échelle
Bulletin URDLA par gros temps

Pendant la durée du confinement, 2020.

Une règle, empruntée à Barthes : « Le texte que vous écrivez doit me donner la preuve qu’il me désire. Cette preuve existe : c’est l’écriture. L’écriture est ceci : la science des jouissances du langage, son Kamasutra (de cette science, il n’y a qu’un traité : l’écriture-même). » Les plasticiens savent que leur pratique est aussi celle de l’écriture.

Ainsi se dessine la Société des gens URDLA.

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