La présentation d’une année de résidence à l’URDLA offre à l’appréciation du public les résultats de la manière dont chaque artiste s’est emparé, avec son langage propre, des techniques de l’estampe. Ce récolement d’une année de production (en sont exclues les pièces présentées dans les deux expositions monographiques) manifeste une pratique de l’estampe qui n’est pas celle du produit dérivé. Bien au contraire, cette conduite s’inscrit dans l’élaboration d’une œuvre qui nécessite l’intervention d’un tiers (technique, en l’occurrence).

Extraction est une pièce de Lucie Chaumont dont l’unicité justifie cette place : outre l’édition d’une lithographie représentant une mine d’extraction, matérialisée par une vue en coupe, nous avons réalisé et produit, en partenariat avec la Galerie Eva Hober, un unica : une pierre lithographique dessinée, présentée en regard d’une épreuve de la lithographie (tirage unique sur vélin d’Arches gris).

Les deux œuvres de Lucie Chaumont Extraction et Extraction / Fossile, présentées ici, renvoient à la nature même de l’objet Fossile, qui est double : à la fois un support et une sculpture. Un support dans un premier temps, qui reçoit et porte le dessin d’une fougère fossilisée, préalable à la création d’une lithographie. Une sculpture dans un second temps, dont l’existence dépend avant tout d’un geste : l’extraction d’une pierre lithographique du stock de l’URDLA, mise exceptionnellement et définitivement à la disposition de l’artiste.