GENÈSE
Comme tout domaine inséré dans la production industrielle – issus de conditions matérielles spécifiques. De même que, lorsque nous entendons un texte oral, nous revenons à la voix et à la prononciation, il s’agit ici de revenir aux éléments qui déterminent et orientent l’écrit sous nos yeux. Comment penser, en d’autres termes, ce qui sous-tend la présentation d’un signe sur une page ?
Sont ici exposés des clichés dont on se servait pour l’impression en série de livres, de journaux ou d’affiches. Ces clichés métal viennent principalement du fonds de l’imprimerie Protat, établie à Mâcon jusqu’en 1981 et d’ATL (Atelier de typographie lyonnaise) fermé en 1999. Tous deux font don à l’URDLA, dans
les années 1990, de milliers de clichés et de caractères en bois qui datent de la première moitié du XXe siècle. Les clichés conservés servent aujourd’hui aux artistes en résidence à l’URDLA, dont le travail joue de ces images décontextualisées (Jérémie Gindre et Benjamin Hochart entre autres).
Ce nouveau mode de présentation du signe est surtout mis en avant lors de la réunion vers 1450 par Gutenberg de la presse à imprimer, des plaques métalliques et de la composition de l’encre utilisée lors de l’impression. Contrairement aux caractères mobiles coréens, moulés dans du sable et dont les dimensions étaient très imprécises, les caractères mobiles de Gutenberg sont réguliers et facilitent l’assemblage et la composition du texte avant l’impression. Les caractères de plomb sont fondus à l’aide d’un moule à main, dont on se servira jusqu’au XVIIIe siècle. Le plomb, contrairement à d’autres métaux, est peu cher, ne rouille pas et se fond à une température assez basse. On lui ajoute de petites quantités d’antimoine, censé renforcer la dureté de la matrice, et de l’étain qui sert de liant aux différentes composantes du caractère.
URDLA
Samedi 23 juin 2018 de 14h30 à 18h30
