À L’URDLA seront présentées trois gravures de Manuel Ocampo, en relation avec le texte « Bodegon » de Jean-Luc Nancy, extrait de Natures mortes, paru dans la collection « Livres de peintres », en 2006, accompagné de linogravures de François Martin. Jean-Luc Nancy rappelle que le terme espagnol « Bodegon » désignait « à l’origine, cellier, coin de rangement, puis coin de cuisine, coin de table ; beaucoup de restaurants ou bistrots se nomment « el bodegon » ; le mot prend en peinture la valeur de « assemblage » ». Les compositions de Manuel Ocampo sont surréalistes et narratives, profu- sions d’images grotesques, subversives et décadentes. D’origine hispano-asiatique, né en 1965 aux Philippines, où il vit et travaille aujourd’hui, Manuel Ocampo a vécu dix ans en Californie où son premier solo show, en 1988, a ouvert la voie à une solide carrière internationale. Dès le début des années 1990, son travail est montré dans d’importantes expositions institutionnelles et il expose pour la première fois en France en 1995. Il participe notamment à la Documenta IX de Kassel en 1992, à la Biennale de Venise en 1993 et à la Biennale de Lyon en 2000. Son œuvre figure dans de prestigieuses collections privées et publiques.
Ses peintures sont le reflet de ce croisement de cultures. Très concerné par les problèmes de socié- té, les dangers courus par les cultures minoritaires, il malmène dans son œuvre le capitalisme et le catholicisme espagnol auquel il emprunte de nombreux symboles. Son vocabulaire plastique, viru- lent et provocant, est composé de motifs récurrents : dents, croix, formes embryonnaires, crânes, signes phalliques et scatologiques, personnages de cartoons…
Manuel Ocampo est représenté par la galerie Natalie Obadia en France et par la galerie Nosbaum & Reding au Luxembourg.
URDLA
Samedi 26 mars 2016 de 14h30 à 18h30