Jeudi 13 juin 2024, à partir de 17 heures 30, à URDLA
présentation des travaux réalisés par les élèves de 3e 3 du collège Jean Macé de Villeurbanne
sous la direction artistique de Maïté Marra
accompagnés par leurs professeurs Christelle Péronnet et Chrystelle Joubert Brisson
En direction du public scolaire, URDLA co-construit avec les établissements et les collectivités concernées des parcours d’éducation artistique et culturelle, associant des artistes, qui sont une invitation à renouveler son regard sur le monde, à le décaler et à expérimenter une temporalité de l’image à contrecourant des formats éphémères et saturés de l’image numérique. Ces projets sont l’occasion de découvrir ou redécouvrir la matérialité de l’image, une approche manuelle et sensible, nécessitant un engagement de soi dans le parcours proposé.
Parmi les dix parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) coordonnés et co-construits par URDLA en 2023-2024, l’association a travaillé avec le collège Jean Macé de Villeurbanne, avec le soutien de la DAAC – délégation académique aux arts et à la culture de Lyon et du Ministère de la Culture, via le Pass culture. Vingt-huit élèves de troisième, accompagnés par leurs professeures d’arts plastiques et de lettres, Christelle Péronnet et Chrystelle Joubert Brisson, et avec la direction artistique de Maïté Marra, se sont engagés dans un parcours de seize heures, leur permettant des rencontres et ateliers avec l’artiste au collège, une pratique ambitieuse de l’image imprimée (linogravure à planche perdue) à URDLA, co-animée par l’artiste et nos médiatrices, dans laquelle s’est inscrit un travail d’écriture, suivant le fil délicat et sensible de l’autoportrait. Le parcours aboutit à une restitution à URDLA le jeudi 13 juin, dont les élèves, accompagnés par Maïté Marra, assureront l’installation et la médiation, et à laquelle seront conviés personnels du collège Jean Macé, partenaires, familles et amis.
Maïté Marra et URDLA collaborent depuis plusieurs années. En médiation, elle assure ainsi la direction artistique de projets à destination de publics scolaires, adultes… À travers l’image, qu’elle soit film ou photographie, Maïté Marra questionne le regard et ses formes d’enregistrement. À l’automne 2020, URDLA édite un ensemble de monotypes et d’eaux-fortes de Maïté Marra, présenté à l’occasion de son exposition DURGENCE LAMOUR.
« À livres ouverts » par Chrystelle Joubert Brisson et Christelle Péronnet
Rien de moins évident que de se dire et de se représenter. Parler de soi, c’est s’exposer aux regards, aux critiques, aux jugements ; se dessiner, c’est donner prise aux moqueries, accepter de montrer ses failles, d’être le point de mire. C’est aussi être obligé de se regarder en face et l’on ne triche pas avec l’image que renvoie le miroir.
Pourtant, surmontant leurs réticences et leur pudeur à livrer une tranche de leur vie personnelle, après le réflexe légitime du refus ou les esquives inventées pour contourner la difficulté, il a bien fallu que les élèves de la classe de 3e 3 finissent par accepter de confier quelques bribes de leur vécu, qu’ils esquissent quelques traits visant à les identifier dans toute leur particularité.
Une collection de phrases,
Souvenirs, citations, réflexions qui parlent de soi
Qui s’inscrivent dans une grille tout en jouant avec elle.
De case en case, le texte se construit, se déconstruit, se reconstruit.
Au détour de la page, une image,
Une représentation de soi, un autoportrait abstrait,
Au-delà de la ressemblance, au-delà de l’apparence,
Des symboles, des formes,
Qui « s’empreintent » sur la page suivant ou s’échappant de la grille invisible.
Soutenus dans cette démarche et vigoureusement aiguillés par Maïté Marra, ils ont chemin faisant découvert un lieu singulier qu’ils allaient devoir fréquenter à plusieurs reprises pour découvrir des œuvres, les techniques propres à l’estampe et surtout pour réaliser leurs impressions, URDLA.
Un immense atelier, des murs blancs parcourus d’impressions, Les presses surdimensionnées, la lithothèque monumentale.
Au gré des présentations, expositions, sorties, temps de pratique, ils se sont familiarisés avec l’objet-livre dont on leur demandait de se saisir pour parler d’eux-mêmes, pour se mettre en mots et en images. Leur regard a changé, les langues se sont déliées, des formes se sont métamorphosées et après l’épreuve de la gouge, les rouleaux encreurs ont voyagé sur les matrices. Blanc. Noir. Bleu. Nos troisièmes-artistes ont fait l’expérience de ce moment où l’œuvre échappe, n’appartient plus à celui ou celle qui l’a réalisée, cet instant où elle apparaît sous une autre apparence que celle attendue, entre ravissement et étrangeté. Puis les lettres ont progressivement envahi la grille tout juste sèche pour qu’autobiographie et autoportrait viennent in fine se superposer.
Une collection de phrases, une collection d’estampes, une collection d’individualités se réunissant dans un livre collectif.
Gageons que, même s’ils n’en prennent pas aujourd’hui pleinement la mesure, ces instants, comme les couches d’encre successives posées sur le papier, seront autant de souvenirs qui marqueront leur passage au collège et qu’ils prendront plaisir à se remémorer.
Des souvenirs imprimés protégés par une boite noire. Une année de travail, de réflexions conservées.
URDLA
Restitution le jeudi 13 juin, à partir de 17 heures 30
