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Le geste fulgurant, Anne-Lise Coste

À URDLA, tu n’as pas eu à changer d’outil.
J’ai découvert que je pouvais sprayer sur la pierre. La lithographie est un procédé très ancien, de longue haleine, qui cependant permet le geste fulgurant.

À propos de Nous danserons…
C’est une recherche entre la parole qui revendique, celle des manifestations, des graffitis et le poème nu, à la Mallarmé, le haïku…

Le mot est découpé en syllabes, la lisibilité n’est pas immédiate.
J’ai été marquée par les calligrammes, la mise en page des poèmes, le lettrage… Ici, ce n’est pas typographique mais réalisé à la main et au spray, qui habituellement graffe le mur, écrit un cri. C’est l’association de deux mondes, l’un intérieur, poétisant et émotionnel, et l’autre extérieur et revendiquant. Il n’y a pas de dehors et de dedans, ces mondes sont poreux et peuvent ainsi se rejoindre, se lier et résonner ensemble.

On parlait de slogans ; s’agit-il de mots d’ordre ?
Non. Si je me suis permis l’impératif « imagine » c’est qu’il fait déjà référence à un album, à la fois doux et engagé. Ce sont plutôt des appels et des invitations. Par ailleurs, l’accrochage traduit le désir de quelque chose d’immersif. Selon les mots qui se côtoient, diverses voix émergent que chacun construira. J’envisage les répétitions comme des échos, entre poème et chanson. Rien n’est affirmé, pas de début ni fin, c’est en mouvance, il n’y a pas de hiérarchie ni de signification unique.

Quelque chose de polyphonique.
Oui, c’est sonore.

Les mots peuvent apparaître à première vue comme des slogans mais leur morcellement et l’agglutination indiquent que l’on est du côté de la poésie plutôt que de l’injonction.
Déconstruits visuellement, les mots deviennent des syllabes donc des sons. Ils perdent leur statut de monoblocs.

L’ensemble deviendrait comme une partition. On retrouve aussi le lien à l’estampe comme support de revendication.
Oui, une esthétique et une manière très immédiate de communiquer qui est aussi celle de l’affiche de propagande. Qui cependant restent ouvertes.

Tu écris beaucoup dans tes œuvres.
Art, couleur, peinture, littérature et revendication politique, depuis toujours.

Il y a deux lignes dans la polyphonie présente à URDLA, ce qui serait plutôt slogan politique, avec l’emploi du « nous » et ce qui est plus intime.
Pour moi, c’est du même ordre, émotionnel, ce sont des incantations. Un appel aux étoiles « allez-y, soufflez la douceur ». À URDLA, j’ai travaillé de la même façon qu’à l’atelier : en entrant, je ne sais pas. C’est angoissant et cela l’est encore plus devant ces pierres centenaires. Le murissement se fait doucement puis aboutit. Je laisse faire et ce qui sort me surprend aussi. « Jette toi », voilà mon idée de faire de l’art. Le vertige…

Pourrait-on parler d’une proximité avec l’écriture automatique ?
Dans le mouvement oui mais je ne cherche pas l’effet surréaliste, les associations de l’inconscient. Il s’agit d’être disponible.

C’est très proche de la calligraphie japonaise ou chinoise.
L’attention portée au monde. Un face-à-face, un rapport immédiat qui rejoint l’immédiateté de faire.

Immédiateté qui se joue dans le faire et dans la réception puis les choses se déploient.
Elles partent en arborescence. Lors de la première résidence, les mots étaient beaucoup plus revendicatifs et politiques. Lors de la deuxième, libération et douceur sont apparus. Le désir que l’on puisse se réjouir un peu. Ça a cheminé vers ce désir de douceur, de tranquillité, d’atmosphère sans agression.

Et l’on ne peut pas t’assigner un médium particulier.
De même que dans mon travail, il n’y a pas de cohérence chronologique. Ce sont des thématiques et des façons de faire qui viennent et repartent, en fonction de l’énergie de l’instant. Je peux utiliser toute surface et tout ce qui marque. La mesure est que je puisse déplacer ce que je crée. C’est presque une question éthique, je ne veux pas générer des rapports à des assistants, des équipes, de la production, des rapports d’entreprise.

Ton corps fait la mesure de l’œuvre. Comme cette pièce qui propose au collectionneur de venir faire l’empreinte de ta main chez lui. Pourtant tu as vécu à New-York et as connu cette mode américaine du gigantisme et des grosses productions.
Ce qui m’a attirée ce sont les graffitis et la vie de la rue. Je cherche une liberté de mouvement, ne pas s’encombrer et ne pas se laisser encombrer.

Est-ce que tout ce qui a été produit à URDLA pourrait être les pages d’un recueil ?
Je trouve l’objet livre très beau. Ici, ce sont des pages effeuillées, des débuts de phrases, peut-être une phrase…

Est-ce que l’exposition est bruyante ?
Oui mais j’espère que les mots « douceur » et « poème », imprimés en bleu ciel, seront perçus comme des sons apaisants plutôt que comme des bruits. Ce n’est définitivement pas de l’injonction mais de l’adresse et un travail par évocation, qui résonnera ou pas, pourra être source de recoupements, de respirations…

Adresse… à qui ?
Au ciel, aux yeux des êtres humains, au cœur des chiens, à qui veut bien entendre, voir. C’est une offrande, une incantation.

 

15. IV. 2020

URDLA

Anne-Lise Coste

extraits d’un entretien,
février 2021

à URDLA
jusqu’au 16 juillet 2021
plus d’informations >>>

à l’Institut français – Berlin,
jusqu’au 11 juillet 2021.

plus d’informations >>>

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