Valérie du Chéné retranscrit des lettres judiciaires datant du XVIIIe siècle, sous la forme de dessins et d’une vingtaine de gouaches, en s’attachant particulièrement aux regroupements et aux attroupements populaires des rues, alors très fréquents à Paris et qui, menaçant la sécurité, inquiétaient les autorités.
Au cours de sa résidence à l’URDLA, elle a créé une série de lithographies reprenant et liant le travail commencé sur ces archives judiciaires et celui consacré au phénomène des foules. Sur une même lithographie peuvent donc se former les illustrations de plusieurs affaires. Elle réalise trois lithographies en noir et blanc (Trempé dans la foule 1 - 2 - 3) et deux en couleur (La Capucine et André et Jeanne inspirées d’archives attestées). La couleur s’ajoute aux images et évoque, selon l’artiste, la couleur même de l’archive (couleur du papier, parfois usé par le temps, et couleur ressentie à la lecture des lettres, éclats et aplats). Valérie du Chéné expérimente le travail en lithographie ; ses dessins au pinceau sont une référence au geste de l’écriture des documents manuscrits du XVIIIe siècle.