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Une visite chez les deux Max 1

Jean-Jacques Ceccarelli



ref. 0254
  • Technique : Lithographie
  • Dimensions : 37 cm
  • Tirages : 36 exemplaires, numérotés et signés
  • Papier : vélin de Rives
  • Année : 2002
  • Documents : Facture et certificat d’authenticité

150.– €
valeur : 300 €

Expédition dans la semaine

cadre non fourni

Jean-Jacques Ceccarelli

Jean-Jacques Ceccarelli, né à Marseille le 20 septembre 1948, vit et travaille (intensément) à Marseille.

Autodidacte à l’inspiration foisonnante, Jean-Jacques Ceccarelli articule  un profond sens de la réalité et une imagination sans limites. Grâce à cette alchimie, il recrée le monde, et certains n’hésitent pas pour cette raison à le présenter comme un « nouveau Darwin », faisant fusionner le rationnel et le bizarre à travers un bestiaire fabuleux, peuplé d’hybrides d’humains et d’animaux, de mutants nouant d’étranges face-à-face, d’êtres fantastiques, idoles ou dieux.

À la fois architecte et mythologue de cette nature tératogène, il fait feu de tout bois, ou plutôt de toutes sortes de techniques et de matériaux : dessins au crayon graphite, aquarelle, gouache, gravures sur brou de noix, rouille, cire, lavis d’encre, encres de chine, pastels secs, broderies sur nappes, collages… Des figures douces, ciselées avec méticulosité, alternent avec les visages inquiétants, difformes, tordus par délire et douleur dans Le Bal des ardents. Rétif à toute classification, Jean-Jacques Ceccarelli nous offre à profusion des carnets de rendez-vous, des plans, de déroutantes géographies imaginaires, des dialogues de promenades, de la mer à la mer.

Il a à son actif un grand nombre d’expositions, à Marseille, très récemment (à la galerie Art-Est-Ouest, du 2 au 23 décembre 2014 : Danses et poules imaginaires), à Aix, à Paris (à la galerie Jeanne Bucher), et une collection impressionnante de livres d’artistes, en coopération avec des créateurs de toutes sortes, peintres, photographes, danseurs, poètes, écrivains, dont l’indispensable Frédéric Valabrègue, qui consacre aussi à son ami peintre – chez André Dimanche éditeur, diffuseur Harmonia Mundi – une brillante monographie nourrie d’un flux de cent quarante reproductions couleur remarquablement choisies : « Charlus aux Tuileries », Soriano le tatoueur », « L’étoile de Moustiers », des crânes, une « tentative de visage », des méduses, des poulpes, des hyènes, des « danses de chiens » (maquette de Georges René, photographies de Claude Almodovar et Patrick Box). Valabrègue y nomme son ami « C », tel un Kafka ou un Blanchot.

Parmi les livres qu’on doit à « C », pour la magie toute particulière de l’aventure, citons Le Grand Saint Antoine, réalisé  en 1989, en collaboration avec l’artiste Giuseppe Caccavale, à partir du tableau du peintre Michel Serre : La Peste à Marseille en 1720. Les deux auteurs se sont interdit le dessin, au profit de transferts au trichloréthylène de photos du tableau. Ils ont utilisé aussi des matériaux tous liés au thème de la contagion apportée par le bateau Le Grand Saint Antoine, et au grand ballet de la purification :

Vinaigre, eau de Javel, traces, savon, encens, noir de fumée…

La technique utilisée par Jean-Jacques Ceccarelli et ses complices relève d’une vraie coopération. Il ne s’agit pas pour le peintre d’illustrer un texte déjà-là, pas plus que de proposer ses œuvres comme bases ou prétextes de commentaires « à déposer le long » de ses peintures. La création aussi bien romanesque que graphique se tresse vraiment en commun, le plus souvent à deux, selon la règle du jeu suivante : « Tous les mercredis on se rencontrait pour avancer sur l’histoire, on circulait dans Marseille à la recherche des matériaux nécessaires, on allait chez les bouquinistes. » Pas de consensus artificiel, pas de tricherie, Chacune des pages naît d’une négociation entre les artistes.

C’est peu dire que les livres issus de ces «  jeux » constituent des raretés, car ils paraissent pour la plupart à un très petit nombre d’exemplaires, parfois deux ou trois, voire un seul. Ils sont seulement montrés, ou font l’objet d’une diffusion très confidentielle.

Par bonheur, « C » a mis Lyon et Villeurbanne au programme de ses promenades créatives.

À l’URDLA, substituant avec joie  à la rareté le jeu du multiple, il a réalisé quatre estampes sereines sur vélin de Rives numérotées de 1 à 4, tirées chacune à 36 exemplaires, et affectueusement intitulées Une visite chez les deux Max.

Odile Schoendorff

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