- Technique : Lithographie
- Tirages : 56 x 76 exemplaires, numérotés et signés
- Papier : vélin de Rives
- Année : 2016
- Documents : Facture et certificat d’authenticité
valeur : 400.– €
Expédition dans la semainecadre non fourni
Galerie de l’artiste
Frédéric Khodja
En 2016, à l'occasion de son exposition Histoires de faire confiance aux images à URDLA, Frédéric Khodja questionnait le rapport que l'on entretient aux images et, ce faisant, le lien entre un dessin et une idée. Ainsi, Frédéric Khodja s'intéresse-t-il aux manifestations picturales, aux signes plastiques et dans le même temps aux témoins de pensées. En proposant six estampes, de six formats différents, Frédéric Khodja déconstruisait un ensemble en fragments de perceptions, comme les souvenirs d'un temps révolu le sont.
Pourtant la déconstruction n'est pas totale : les éléments reconstruisent une nouvelle image, une histoire, un faisceau d'histoires possibles. Ces images, Frédéric Khodja les a prélevées aux représentations d'autres : inventeurs, philosophes, écrivains. Témoins de leurs processus de pensées, elles permettent d'appréhender leurs préoccupations. Bien qu'elles désignent toutes des lieux, elles deviennent des objets symboliques porteurs de signification. Frédéric Khodja déroulait alors, pour l'exposition, un fil souterrain qui liait entre elles ses images.
Histoires de faire confiance aux images était une invitation non pas à la déconstruction, mais à la (re)construction d'une image de même que pour un souvenir, un rêve éclaté en fragments dont il faudrait reprendre des bribes, les agencer et composer un sens. Ces bribes comptent les unes sur les autres, elles se font confiance entre elles et le regardeur est invité à en faire autant.
Faire confiance aux images ne revient pas à laisser le regard glisser mais bien à l'ancrer. Un dessin, des lignes, des matières sont autant d'accroches possibles. Remettre en cause l'autorité brève du regard. Faire confiance à l'image, c'est lui donner le temps de l'observation pour "entendre" ce qu'elle nous dit.
Traduire des idées en dessin est au cœur de la pratique de Frédéric Khodja. En 2020, il réalise ce que l'on peut considérer comme la septième image de l'exposition de 2016. A partir du dessin de Sigmund Freud Sexual Schema, il réalise ce qu'il nomme "diagramme" avec des gestes spontanés. La liberté du dessin, dépourvu de virtuosité, laisse clairement apparaître les linéaments d'une pensée en mouvement. Ce qui importe c'est l'énergie, la façon dont le dessin se réalise. En formulant un mouvement, la cartographie rend possible le déplacement tout en étant fixée, là sous nos yeux, mimant les premières théories freudiennes sur l'appareil psychique.
Alors, du dessin de Freud, Frédéric Khodja retient des lignes dont il répète, automatise le dessin, jusqu'à ce que la main travaille seule, quasiment sans le recours à la mémoire, ici c'est celle du corps dont il s'agit. Pour la lithographie, le schéma apparaît suspendu, semble s'évanouir dans le fond. Le titre Sehnsucht (mélancolie), extrait du dessin freudien dévoile sa conception de l'acte de création, cosa mentale, mouvement qui permet le passage d'un état à un autre.
Romane Lechleiter