Stage pratique de lithographie

Pour une petite anatomie des ombres
stage pratique de lithographie
animé par Jérémy Liron

samedi 21 et dimanche 22 mai 2022

Jérémy Liron et URDLA collaborent depuis plusieurs années. Outre son engagement dans les projets d’éducation artistique et culturelle, Jérémy Liron est l’auteur de 10 estampes figurant au catalogue URDLA dont plusieurs lithographies. En 2016, il anime le stage de linogravure « La ville graphique ». Ce printemps 2022, il animera un week-end dédié à la lithographie, avec le soutien du lithographe de URDLA. Un temps d’approche et d’expérimentation de cette technique complexe, à l’origine de l’impression industrielle.

« Pline, avec le mythe de la fille du potier Dibutade en a fait l’origine du dessin mais aussi incidemment l’ancêtre de la photographie. C’est par l’ombre projetée sur un mur à la faveur d’une flamme que l’amante relève au trait le profil de celui qui est pour partir à la guerre. C’est par l’ombre, par l’impalpable négatif, qu’elle enregistre tout à la fois le portrait et la trace.

En lithographie, le blanc, la lumière sont donnés par la feuille de papier au moment du tirage. Tout le travail consiste, en regard de ces réserves, à moduler les nuances de gris : à travailler l’ombre. C’est par elle – et souvent dans l’équivoque – que se fait le signe, que s’esquisse la forme, que se modèle le volume. » Jérémy Liron

Andy Warhol, Shadows, détail, MOCA, photo. : Brian Forrest

Né en 1980 à Marseille, Jérémy Liron vit et travaille à Lyon. Il est représenté par la galerie Isabelle Gounod à Paris. « Ce que je cherche n’est pas, contrairement à ce qu’un regard un peu rapide pourrait laisser penser, à figurer des architectures ou des bouts de paysages, mais à jouer de ces rapports à l’œuvre dans ces arrangements construits. Ce qui, indicible souvent, nous percute avec évidence dans un accord, une justesse, un effet de composition. En cela, mon travail n’a rien de documentaire, même s’il donne parfois à reconnaître des lieux, des architectures identifiées et qui portent avec elles une époque, une esthétique, des idées. Il s’agit de regard, du travail du regard. De ce que ça fait bouger en soi ou de ce que ça éveille dans la mémoire du corps. Quelque chose qui se dresse, vide et nu, sans phrase. Quelque chose de très primitif, de très vieux, qui nous relie tous. (…) On pourrait parler de danse immobile des choses. (…) C’est là, ça retient le regard et reconfigure un instant tout notre paysage mental, l’espace autour. L’évidence dans sa claire opacité nous démunit, inquiète quelque chose en nous. » Jérémy Liron, Les pas perdus, 2015

Définition
La lithographie, du grec « lithos » (pierre) et « graphein » (écrire), a été mise au point à la fin du XVIII^e siècle par Aloys Senefelder en Allemagne. Il s’agit d’une technique d’impression à partir de pierres calcaires reposant sur le principe de répulsion du gras et de l’eau, qui n’implique aucun travail de gravure mais un temps de préparation chimique de la pierre après qu’elle ait été dessinée et avant impression.