La trace laissée par la main crée un écart avec les systèmes de communication et de diffusion de masse et confère trouble et « inquiétante étrangeté » aux signaux quotidiens, réveillant potentiellement les facultés critiques du regardeur. Lucy Watts a notamment exposé à la MLIS, artothèque de Villeurbanne, à l’Espace arts plastiques Madeleine Lambert de Vénissieux, à Paris, à l’Institut français de Dresde, à Istanbul, à Rotterdam ou encore à New-York. Son œuvre figure dans les collections publiques de différentes artothèques ainsi que du CNAP et elle l’auteur d’œuvres dans l’espace public.
URDLA et La Halle coéditent une xylogravure 120 x 160 cm de Lucy Watts à l’occasion de son exposition à venir, en 2021, au centre d’art de Pont-en-Royans. Si, grâce aux presses de son atelier, elle développe une pratique autonome des différentes techniques de l’estampe, Lucy Watts réalise à cette occasion son plus grand format de gravure sur bois. Celle-ci s’inscrit dans une série nouvelle, composée de dessins à l’encre de Chine, gravures et lithographies, dont le motif est végétal. Il s’agit essentiellement de fleurs du Vercors, croquées dans un premier temps sur le vif, sauvages et utilisées pour les soins. La xylogravure représente une pirole verdâtre obtenue par la technique du bois à planche perdue, en deux couleurs – un jaune qui apporte ombre et profondeur puis un violet qui teinte le fond. Outre l’intérêt pour sa dimension graphique, la fleur, qui émerge en réserve, représente le cycle de la vie et de la mort, en hommage à son frère, disparu brutalement alors que s’esquissait ce projet d’exposition.