Les images se sont construites au fur et à mesure. Une même pierre a été utilisée pour le fond, avec de légères variations qui semblent relier les trois images entre elles dans un semblant de triptyque. Au fond rose, obtenu grâce au lavis « lithographique », sont venu s’ajouter formes et couleurs. Sur le principe d’un passage par forme et par couleur, on peut imaginer le nombre de pierres dessinées et imprimées. Construites par couches successives, l’image intègre des jeux de transparence inédits. Les couleurs se superposent, enrichissant la palette de l’artiste : du brun recouvre un beige, un vert en enrobe un autre…
Bien que Karen Serra ne se soucie pas de la représentation, ses oeuvres vacillent entre abstraction et figuration, la superposition de formes crée architectures ou végétaux. Les couleurs forment les plans d’un paysage ou d’un décor. Chaque élément a besoin des autres pour jouer son rôle, il est plutôt question d’interaction: une couleur agit avec une autre ; un ensemble de traits modifie une forme de départ.