Il doit élaborer sa propre règle du jeu. La moindre promenade nécessite un itinéraire reconstitué, assemblant les plus infimes détails.
Les certitudes les plus évidentes seront vérifiées pour tenter de dissiper la part de doute profond qui les taraude. Toutes les religions doivent être questionnées, leurs symboles, leurs rites autant que les miracles les plus improbables tour à tour revisités.
Pour ce faire, l’artiste doit sans répit collecter et mettre en relation tous les indices des sujets infinis qui le préoccupent.
Jean-Jacques Rullier dessine ses planches avec la précision la plus rigoureuse, à l’égal du plus subtil des entomologistes. Il voyage jusqu’aux confins des rêves, là où la distinction entre soi et l'autre peu à peu s’abolit.
Ne croyez pas que l’enfance disparaisse du paysage, elle continue de vivre en lui et nourrit le cheminement labyrinthique de cet infatigable explorateur.
Daniel Nadaud