L’arrivée de l’objet laisse abasourdi : un léger cliquetis succède au fracas d’accident.
Avant d’entreprendre, page 1, la lecture en direction de la page 1140, il faut commencer par flairer cette chose. Extérieurement on croirait un gros Debord – ou un Atlas stratégique de Challiand. Instinctivement on sait que ce monument tératomorphe est prêt à rejoindre sans complexes quelques autres monstres aimables dans la bibliothèque : de l’Odyssée à Don Quichotte, de Lazarillo de Tormes aux aventures de Sinouhé, de Dante à Burton, de Swift à Sterne, de Rabelais à Nodier, de Ducasse à Joyce, d’Arno Schmidt à W. G. Sebald. »
Aucune révélation ici sur l’identité de ce personne, mais dès 2007 paraissent à l’URDLA des bois gravés jusqu’à une constellation d’événements en 2012 : États du monde qui forme un ensemble polymorphe et cohérent. Une invitation au voyage dans la diversité de la Cosmologie Onuma Nemon. L’URDLA suit le mouvement de la Cosmologie qui tresse le texte à l’espace d’exposition – depuis l’œuvre graphique, pont entre l’écrit et le volume jusqu’à la sculpture – et aux dimensions voisines de la projection (film) et de la voix (pièces radiophoniques et lecture-concert).
Deux recueils paraissent pour l’occasion : Pr’Ose dans la collection « La source d’Urd » et Crampes. Ces portraits de gitans, accompagnés de quinze eaux-fortes, introduisent au versant plastique (graphique) de la Cosmologie que l’exposition développe : les photographies, les dessins, les gravures et les sculptures sont mis en regard des extraits du texte où ils prennent place, permettant le va-et-vient entre les disciplines. La projection du film de Didier Morin et Onuma Nemon et la lecture-concert de Raphaël Defour et Sheik Anorak viennent à la fois nourrir et perturber cette construction.
En 2015, l’URDLA produit la gravure « Carte de la cosmologie » qui permet d’ouvrir la souscription à la publication chez Mettray.
Cyrille Noirjean