Ce sont des années d’errance et de recherche marquées par la découverte de Cézanne, de Munch et de Kandinsky dont l’influence sera profonde et libératrice.
À Bâle il participe brièvement au groupe Ulysse qui rassemble des écrivains, des peintres et des musiciens fortement influencés par Joyce, Kafka et Bartok. Il traverse ensuite une longue période de crise, cherchant sa voie, partagé entre peinture figurative et peinture abstraite. Son départ pour l’Afrique, la découverte de l’art et la culture des Dogons, seront déterminants pour son orientation future. Mais son installation à Paris en 1964 marque un tournant décisif. Après avoir peint à son retour d’Afrique une série de toiles intitulées Broussailles sa peinture évolue radicalement dans le sens du « modèle intérieur » propre au surréalisme.
Au cours des années soixante et soixante-dix il participe à de nombreuses expositions à Stockholm, Cologne, Londres ainsi qu’à plusieurs manifestations organisées par le mouvement Phases. En 1981 il figure à Lyon dans le cadre de l’exposition Permanence du regard surréaliste organisée par Édouard Jaguer. En 1987, de nouveau à Lyon, il est accueilli par la galerie Verrière. C’est tout naturellement qu’il se lie d’amitié avec Max Schoendorff et travaille à plusieurs reprises à l’URDLA réalisant au total sept estampes. Celles-ci sont particulièrement représentatives de son œuvre picturale. José Pierre, dans la monographie qu’il lui consacre, observe que dans la peinture de Théo Gerber demeure une hésitation entre une direction géométrique et une autre plus organique. Cette œuvre est pour ainsi dire « écartelée entre une sensibilité d’un romantisme proche de la frénésie et une intelligence éprise d’harmonie, cette dernière prenant l’initiative d’une structuration géométrique de la toile ».
Gérard Roche